Et maintenant la version plus explicite et plus fanboy.
J'avais lu ce tome 13 à la va-vite dans l'avalanche des sorties de fin d'année, mais je l'ai redécouvert aujourd'hui. Et je dois dire que c'est mon tome préféré depuis le début.
Le tome 12 m'avait pas mal refroidi, à cause de son changement d'époque que j'ai trouvé trop soudain. Tout le long, je me suis demandé "bon, et l'autre Kévin, le précédent, il est où ? ".
Mais finalement, ce tome 13 m'a réconcilié avec la série, voire avec Urasawa en général.
Pourquoi ? Parce que j'ai envie réussi à retrouver ce qui me plait chez l'auteur : enfin, les personnages ne sont plus que des rôles de "fonction", mais commencent à développer une franche personnalité, expriment des doutes, des regrets,... Chuck Culkin (le vrai) est particulièrement touchant dans ce tome, surtout à la fin. Et Kurusu... j'en parlerai plus bas ^^
En fait, j'ai encore du mal avec le nouveau Kevin, qui est un peu trop parfait à mon gout et qui a trop un rôle d'élu. C'est une sorte de Kanna-bis (même pas fait exprés , j'vous jure !

), en un peu moins colérique, heureusement.
Et l'autre point, c'est que l'auteur distille un paquet d'indices, parfois avec des gros sabots, parfois très subtilement. Les différents discours d'Einstein sur ses théories, ça pourrait sonner comme de l'exposition de personnage, mais je suis convaincu que ça trouvera un sens plus profond dans l'intrigue.
Mais ce qui m'a surtout plu, c'est le coup du passé de Kurusu. Son histoire en elle-même est intéressante (et sera visiblement étoffée dans le prochain volume). L'idée est en gros que son destin ne s'est pas joué à grand-chose : si le "maître" était revenu des USA, il serait devenu un dessinateur comme Kenji ou Zôfu. Et pour la première fois depuis longtemps, j'ai senti Urasawa sortir de son manichéisme primaire.
Sur ce point, le discours que porte Shisho à Kurusu enfant est très révélateur, surtout si on le met en écho à la mise en garde d'Enstein à Hitler en début de volume. On y découvre que la "blanche" est la "méchante", mais ça après tout, c'est accessoire...
J'étayerai ça dans un topic à part prochainement, mais je pense que l'identité de la chauve-souris dépend essentiellement de la personne avec qui elle discute. Et ainsi, la question qui revient souvent, "avez-vous vu la noire ou la blanche ?", permettrait d'identifier les intentions, les "valeurs", de la personne qui est interrogée.
(Vous vous rendez compte quand même, je me mets à dire du bien de Billy Bat, moi ! Si ça fait pas revenir des gens sur le forum...

)