Bon, il m'aura fallu une semaine pour en venir à bout, mais voilà, j'ai enfin tout lu !
Sur le fond comme sur la forme, il est vraiment très intéressant. Il y a beaucoup d'anecdotes que je ne connaissais pas, et le fait de connaître le ressenti direct d'Urasawa sur chaque étape de sa carrière offre un éclairage non négligeable (même si, effectivement, plusieurs points ont déjà été abordés en interview). Les questions sont d'ailleurs très pointues, on sent que la responsable éditoriale qui a mené l'entretien connaît l'auteur sur le bout des doigts.
Encore une fois en mode pur égocentrique, ça m'agace toujours autant qu'Urasawa fasse autant de ponts entre Phenix et Pluto/Billy Bat, après qu'il ait envoyé bouler ma question à ce sujet à Japan Expo

mais c'est une frustration très personnelle
Plus globalement, ça m'a surtout donné envie de relire Happy! et 20th Century Boys, voire les Histoires Courtes. Et toujours aussi impatient de découvrir Yawara!, même si le guide spoile beaucoup à son sujet (mais ce n'est pas non plus une série aux rebondissement inattendus, alors ça va

)
Sur 20th (ou plutôt 21st), on a la confirmation que la fin bonus de l'édition deluxe est bien la reprise de celle du film, comme cela avait été souligné sur le fofo. J'ai beaucoup aimé l'explication vis-à-vis de la chanson et le fait que Kenji ne la chante pas au grand concert (même s'il le fait dans le film, ce qui est un peu contradictoire ^^"). J'ai trouvé ses explications relativement convaincantes sur la non-emphase de la révélation de l'identité d'Ami, et sur les "regards masqués" pour ne pas trahir une quelconque émotion (repris ensuite dans Pluto).
Sur Billy Bat, effectivement, on sent que les intentions de départ ont vite divergé, entre l'aspect "histoires courtes" ou qu'Urasawa cite Kevin Goodman comme le véritable héros. Le plus amusant, c'est le fait que la série ne soit pas encore terminée à l'heure ou l'entretien a été enregistrée, et qu'Urasawa promette déjà une forme de déception à son interlocutrice. Belle ironie dramatique vu que nous, on connait la fameuse fin
La traduction est plutôt réussie (même si trois traducteurs différents ont bossé dessus, on ne sent pas de différence d'un chapitre à l'autre), on ressent bien le ton maladroit d'Urasawa, avec des réponses qui pourraient le faire tantôt comme un mec très prétentieux ("je savais que ce serait un succès"), tantôt bien moins sur de lui.
Par contre, j'aurai apprécié que l'ouvrage passe complètement en sens français, la lecture de l'interview n'est pas du tout intuitive. Sans parler des notes en bas de page qui se retrouvent souvent sur la mauvaise page, ou les traductions de planche en fin de tome qui oblige un va-et-vient inconfortable... Surtout que toutes les planches ne sont pas traduites, en particulier les croquis préparatoires inédits où j'aurais apprécié avoir une traduction !
De même, il y a certains endroits où j'ai quelques problèmes d'impression.... bref, c'est un bel ouvrage, incontournable pour les fans d'Urasawa, mais 40 euros, j'ai encore mal...