De ce que disait Urasawa dans son interview (celle que tu as magnifiquement sous-titré Dru ), je pense plutôt que si contraintes éditoriales il y a , elles vont plutot aller dans l'autre sens.Mouais, je suis vraiment pas convaincu que c'est juste des "délires" de l'auteur! Justement, dans le reportage on voit bien qu'à l'époque il voulait déjà faire d'Happy! un manga qui soit bien plus qu'une simple histoire sportive, limite il a accepté le projet à contrecoeur parce qu'il voulait commencer son "Phénix" à l'époque mais que son éditeur l'avait obligé à continuer dans la même veine que Yawara.
Après Yawara, j'ai surtout senti que l'auteur a voulu se lacher, en abordant des pistes autres que sportive, et surtout, offrir un manga très humoristique. Au vu de la mise en scène, du côté caricatural des personnages... on sent surtout le second degré chez l'auteur ! Ok, on est habitué à des caractères très complexes et assez humains, mais arrêtez de chercher un Johann ou un Ami dans... une comédie sportive !
A ce qui se disait dans l'ITW, l'éditeur a surtout demandé à Urasawa de se calmer sur ses délires et de se reconcentrer sur le sport, donc nul doute que des matchs, on en verra par la suite.
Mais pour l'instant, j'apprécie Happy parce qu'à l'instar de 20th CB, l'auteur se lâche et se donne beaucoup, même si on peut dans ce cas ressentir quelques maladresses. Alors que Monster et Pluto sont des thrillers beaucoup plus ficelés qui ne laissent pas place à cette part d'improvisations (même si j'aime ces deux oeuvres aussi hein, mais différemment ^^").
Du coup je partage ton avis quand tu dis qu'il se "lâche" quand il insiste justement sur tous les à côté du sport, le milieu des mafieux, la rivalité entre les familles, les bassesses de Choko, etc. D'ailleurs, j'ai plus le reportage en tête exactement mais dans mes souvenirs on nous apprend à un moment que les lecteurs accrochaient pas à Happy! au début parce qu'ils s'y retrouvaient pas et que ça respectait pas les codes du genre, d'où ce "recadrage" de l'éditeur comme tu l'as dit. Or dans le premier tome Deluxe (donc les deux premiers tomes en version normale, ce qui représente au moins une année de publication je pense) le personnage de Keichiro, sans être vraiment très creusé, est pas aussi superficiel ou comique que par la suite, dans le tome 2 notamment. Donc pour moi toutes les scènes de pelotage, de douche, etc, ainsi que le côté vraiment superficiel et caricatural de certains persos (Keïchiro surtout) sont là pour répondre à la demande du public, tout comme le "triangle" amoureux entre Choko, Miyuki et Keïchiro.
Surtout que pour les scènes de "sexe" (ça en est pas vraiment mais bon), Urasawa devait avoir pas mal de liberté dans 20th et Monster et pourtant il reste très suggestif, donc tout ce côté qu'on trouve inhabituel chez l'auteur traduit les pressions de l'éditeur à mon avis, encore une fois pour que les lecteurs aient leur dose habituelle de clichés/codes précis.
En tout cas c'est vraiment intéressant de pouvoir comparer ces éléments avec ceux de Monster et ses autres manga plus sérieux, on découvre Happy! dans l'ordre chronologique inversé mais ça reste une comparaison enrichissante!