J'ai fini par craquer, et je me suis procuré les deux tomes de Mujirushi aujourd'hui !
Je sors tout juste de la lecture du tome 1. Avant d'embrayer sur le second, je tenais à poser un avis à chaud sur cette première partie...
Bon, ben je rejoins la moyenne générale des avis : c'est franchement pas terrible...
Déjà, le problème principal, c'est Iyami, aka M. Le Directeur. C'est là qu'on voit le problème de l'écart culturel et de la gêne qu'il provoque quand il est mal appréhendé. Le public japonais aura peut-être trouvé son compte en retrouvant ce personnage fétiche repensé par Urasawa (comme il avait pu le faire avec Pluto). Mais là, sans connaître le bonhomme, ça ne marche pas du tout. Outre l'aspect excentrique du personnage qui agace très vite, le problème vient du fait qu'il est le déclencheur de l'intrigue, alors qu'on remet en doute tout ce qu'il dit. A partir de là, difficile d'embrayer sur la suite.
De fait, l'enjeu du récit n'est pas très palpitant. Il y a déjà un désquilibre entre le postulat dramatique de base (le père qui a tout perdu), le burlesque apporté par Iyami et le côté irréaliste de la "mission". Je ne crois pas à ce qui nous est raconté, c'est quand même problématique. Et le duo père-fille n'aide pas beaucoup, entre le loser crédule et la fille beaucoup trop maline pour son âge. Quant aux références françaises : moui, ok, bon, ça sort pas trop des clichés quand même.
Je suis aussi d'accord que la fin relève un peu le niveau, avec l'arrivée d'un vrai personnage intéressant et charismatique : Michel (qui a d'ailleurs de faux airs de Martin dans Monster, sacré Naoki
). Sa grand-mère Mme Bardot m'agace plus qu'autre chose, mais je vois la tentative humoristique quand même. On sent aussi que quelque chose d'un peu plus touffu se développe avec la mention du personnage de "Kyoko", mais pas de quoi non plus renverser tout le cadre établi. Quant au symbole mystérieux, Urasawa nous a trop souvent fait le coup pour que ça me surprenne encore.
Autre défaut, mais qui pour le coup ne relève pas d'Urasawa : j'ai vraiment été gêné par le style employé par le traducteur. Ce n'est pas tant une affaire de coquilles (quoique, le "Mo
nna Lisa" par un truc édité par Le Louvre, ouch), que d'impression globale. La traduction est à mon sens trop littérale, en reprenant les tournures de phrases japonaises tel quel. C'est d'autant plus lourd avec les "sans façon" et "pardi", même si pour le coup, il n'y avait pas de solution miracle. Les placer toujours en fin de phrase aurait peut-être allégé l'ensemble.
Je vais embrayer sur le tome 2 comme prévu, en espérant qu'il relève le niveau, comme promis ! ^^"