Ubel Blatt
MessagePublié :18 janv. 2009, 11:25

"La légende raconte que pour lutter contre une terrifiante armée des ténèbres, l’empereur missionna 14 vaillants guerriers à qui il confia 14 lances sacrées. 3 d’entre eux, les glorieux guerriers sans retour, périrent au combat. 4 autres, surnommés les lances de la trahison, furent exécutés par leurs compagnons pour félonie. Les 7 derniers accomplirent leur mission et furent accueillis en héros à leur retour.
Mais 20 ans plus tard, des rebelles baptisés eux aussi les lances de la trahison défient de nouveau l’autorité de l'Empire..."
Voici le pitch de départ de Ubel Blatt, un seinen de dark fantasy, qui compte actuellement 9 tomes, dont la numérotation commence, une fois n'est pas coutume, par un tome 0.
Au début de lecture de ce tome 0, je dois avouer que je trouvais pas le démarrage très fort. En effet, on découvre Koinzell, un jeune héros semi-elfe qui semble sortir de nulle part, mais qui malgré tout est plus fort qu'une armée entière. Ajoutez quelques scènes de fan-service et on aurait cru un shonen très très basique.
Le tome 0 raconte ainsi comment ce jeune héros arrive à se défaire des 4 lances de la trahison, presque d'un battement de cil. Mais, alors que ce tome 0 allait se refermer sur un gros "mouaaais, bof", arrive une révélation qui bouscule alors tout l'ordre établi au préalable, et qui annonce une suite beaucoup plus passionante !
Bon, je spoile sur la fin du tome 0, mais tant pis : en réalité les 4 lances de la trahison qui viennent d'être battus se trouvent être des imposteurs. Et Koinzell est bien placé pour le savoir, car il est lui-même en réalité Ascheritt, l'ancien maitre de l'épée et une des 4 lances de la trahison, ces fameux héros déchus.
Car en fait, ce sont les 4 lances de la trahison qui ont ramené la paix. Les 7 autres, jaloux de leur succès, ont attendu leur retour, les ont sauvagement assassinés, puis sont retournés au royaume en récupérant la gloire pour eux et en salissant la réputation des 4 autres. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que le plus fort d'entre eux avait survécu...
Ainsi Koinzell n'est poussé que par une seule force : la VENGEANCE



(Mais pourquoi est-il aussi méchant ? .. passsqueeeee !!!) Et son but sera d'assassiner un par un chacun des 7 héros, qui maintenant sont devenus des comtes ou des barons, et qui ont le peuple entier pour les protéger.
Voilà pour le scénario. Un scénario de vengeance qui pourrait s'avérer être très classique. En réalité, cela devient très complexe quand il s'agit de s'attaquer aux héros sans pour autant s'en prendre au peuple, qui lui n'y est pour rien. Et Koinzell se pose souvent des questions sur le bien fondé de ces actes. Cela dit, rien ne le fera reculer.
Le scénario se complexifie d'autant plus que certains héros ne sont pas si "héroïques" que ça (à la base ce sont des fourbes, rappelez-vous). Ainsi le peuple peut également être amené à se rebeller. La rivalité interne entre les 7 héros est également mise à profit pour générer divers groupes à motivations différentes, dont on suit les évolutions avec plaisir. Ajoutez à ça que Koinzell se fait également un bon groupe d'amis, et on obtient une série bien plus chorale que ce que l'on pourrait imaginer au départ.
On a également bon nombre de flash-back sur l'époque du voyage des lances sacrées, ou Koinzell n'était encore qu'Ascheritt, pour comprendre les motivations de chacun à l'époque. La première moitié du tome 8 est d'ailleurs consacré à une grande bataille épique de cette période, grandiose.
Au niveau du graphisme, là encore il faut attendre un petit peu pour que ça décolle. Au début le dessin est presque moche, limite vieillot. Seuls les pages couleurs bénéficient d'un travail remarquable. Puis le dessin s'adoucit (ou alors on devient plus tolérant ?), et on est moins gêné par cela. Le character design a le mérite d'être original, surtout pour le héros (en tous cas mon avatar vous a pas mal intrigué

Breeeeef, j'ai été bien bavard là. Pour résumer, une très bonne série de dark fantasy à la hauteur de Berserk, bien que le graphisme n'ait absolument rien à voir. Il faut un moment avant que tout se mette en place (d'ailleurs j'ai pas fait de fiche avant le tome 8), mais une fois plongé dedans, on ne peut s'empêcher de suivre la quête de vengeance de ce petit héros à longues oreilles...
Ah, autre inconvénient... l'édition française a rattrappé la japonaise. Fort heureusement, vu comme c'est parti la série ne devrait pas être trop longue.