Comme je suis un gros flemmard, et que Bakuman ne mérite que je perde une seconde fois du temps à développer mon avis dessus, voici un petit copié-collé de l'avis que j'avais laissé sur MN après lecture des deux premiers tomes :
Contrairement à, je pense, une majeure partie de son lectorat, j'ai surtout fait l'acquisition de la série pour son thème plutôt que pour son duo d'auteurs, assez controversé (mais j'y reviendrais). En effet, voilà encore un titre qui traite de ma (enfin, de notre ) passion de l'intérieur. Et pour cela, le titre frappe fort en offrant une incursion dans les coulisses du mythique shonen Jump ! Outre les détails techniques sur la création d'une planche, la série insiste sur les difficultés du métier de mangaka et les différentes pressions qu'ils peuvent subir. Mais très rapidement... y a comme un hic !
En effet, si le fond change, la forme reste, et Tsugmi Ohba nous refait le coup de tirades kilométriques à la mords-moi le noeud. Certes, il y a beaucoup de choses à expliquer, mais j'ai ressenti une vraie lourdeur, avec des discussions interminables, et l'aspect didactique n'y est pas vraiment.... sur ce point précis, même Step Up se défend mieux !
De plus, les personnages ne sont vraiment pas du tout attachants, et surtout, absolument pas réalistes, dans un manga qui se veut documentaire ! Le comble doit sans doute revenir au rival des héros, qui est un véritable génie qui travaille à l'arrache sans assistants.... un ersatz de L, en somme.
Mais de ce côté là, les héros ne sont vraiment pas à leur avantage. Outre Akito Takagi, le premier de la classe-mr je sais tout-tête à claque, on retrouve une vraie naïveté dans le caractère de Moritaka, qui se fait embarquer dans tout cela un peu trop facilement. Ah non, j'oubliais, il fait tout ça par amour....
Sur ce point, cela faisait longtemps qu'un manga n'était pas tombé dans autant de niaiserie. Je veux bien admettre que la culture soit différente et que les japonais soient très pudiques, mais la relation entre Moritaka et Miho est une véritable caricature de mièvrerie. "On ne se parle plus tant qu'on a pas réalisé nos rêves, mais je t'attendrais", "j'ai son e-mail, est-ce que je dois lui écrire" ? etc etc... Et le pire, c'est que les auteurs semblent y tenir, à cette amourette ! Elle revient bien trop souvent pour occulter la partie didactique. A croire que derrière le pseudonyme de Ohba se cache un sous-clone de Katsura...
Quant au dessin d'Obata, il opte pour un style de plus en plus cartoonesque et "fashion" (il suffit de voir la mère de Miho... oh mon dieu....). J'avais vu les images que cite shun, et ce n'est vraiment pas rassurant pour la suite. Je vais me lire Hikaru no go pendant les vacances si ça continue !
Mais je crois que le duo d'auteur est à la fois la force et la faiblesse de ce manga. Après tout, s'il n'était pas aux commandes, je pense que le titre serait bien moins estimé et aurait beaucoup moins de fans. D'un autre côté, ils font vraiment la MEME CHOSE que sur Death Note et.. ce n'est vraiment pas adapté, loin de là !
Je concluerais ma critique (assez sévère au final, dire que j'avais dit que je trouvais le titre sympathique... ^^") par l'édition, notamment l'adaptation, qui est particulièrement calamiteuse. On ressent bien le poids des phrases kilométriques avec des tournures de phrases tirées par les cheveux... Mais ce qui me chagrine le plus, c'est la multiplication de termes techniques laissés tels quels, à peine traduits... alors que parfois il ne s'agit même pas de mots japonais !!! Pourquoi utiliser "nemu" au lieu de "name", bakuchichu (atroce

) au lieu de bakchich ?
Bref, pour l'instant, c'est quand même une bonne déception. Le titre reste d'une bonne qualité tout de même, Obata et Ohba ne sont pas des débutants et le fond reste très intéressant... mais le tout est déjà bien surestimé.
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Et en bonus track, mon avis sur le tome 5 (car malgré tout je continue... mon côté obstiné et maso sans doute...)
Tome 5 : Le début de la publication dans le Jump s'accompagne de changements radicaux dans la vie des deux héros, notamment l'arrivée de nouveaux personnages... Et encore une fois, ce sont de belles caricatures sur pattes, entre le responsable éditorial aveuglé par son enthousiasme, ou encore les assistants qui ne l'ouvrent jamais.
J'ai vraiment du mal à cerner où les auteurs veulent nous emmener. L'aspect didactique est là, mais est de plus en plus noyé par l'aspect "shonen" du récit. Je veux bien croire que les auteurs sont en compétition permanente, mais de là à en faire une rivalité de tous les instants, avec des personnages qui ont tous des airs de génie charismatique... on s'éloigne de plus en plus de la réalité. Et c'est bien dommage, alors que la scène de la soirée entre auteurs aurait pu donner lieu à quelques clins d'oeil envers des mangakas connus (seul l'éditeur Torishima est croqué par Obata, et il est à peine fait mention d'Akimoto).
Bref, en cinq tomes je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il en est, mais je n'en ressors pas forcément avec une appréciation positive tant tout est caricatural (et ne parlons même pas de la "romance", qui même discrète, vire dans le n'importe quoi...

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