Cette semaine je vous fais découvrir Sprite, série qui a un léger intérêt pour nous autres Urasawiens puisqu'elle est signée par Yugo Ishikawa, ancien assistant d'Urasawa...
Je pense qu'elle peut faire le bonheur de certains ici présents (ceux à l'esprit le plus tordu
)

Fiche Technique :
C'est avec ce synopsis rappelant, hélas, les tragiques évènements au Japon du 11 mars dernier, que nous découvrons Sprite, série de Yugo Ishakawa. Si l'éditeur Kazé a insisté sur le fait que l'auteur était un ancien assistant de Naoki Urasawa, c'est en cachant une carrière très prolifique, bien qu'encore méconnue en France. Du même âge que l'auteur de Monster, Ishikawa a débuté sa carrière en 1985 et raconte autant des histoires de tranche-de-vie, d'arts martiaux, de fantastique,... Ici, nous rentrons donc dans un univers entre la survie et l'horreur, sans oublier un aspect surnaturel particulièrement prononcé.
A peine avons-nous eu le temps de découvrir l'héroïne et son caractère altruiste que déjà, Tokyo bascule dans l'horreur. C'est donc dans l'adversité et la panique que nous apprendrons à découvrir les caractères, souvent peu glorieux, des protagonistes. Si Urasawa dépeint des portraits humanistes, Ishikawa présente avant tout le désespoir, l'égoïsme, l'agressivité, le regret d'une douleur irréparable... tant de facettes si négatives qui se mêlent si bien à l'ambiance très sombre de la série. On s'arrêtera plus particulièrement sur l'oncle de Yoshiko, sortant de dix ans de jeu en ligne et en proie à une certaine folie... ou lucidité, c'est au choix.
Après l'intense phase d'introduction cédant à la panique, il faudra rapidement se remettre de ses émotions, alors que surgissent les mystères autour de cette eau noire qui a envahie les lieux. Ce liquide dispose de propriétés terrifiantes, que certains découvriront en payant le prix cher. En constituant à la fois une mystérieuse menace et un rempart infranchissable, elle fait basculer le récit non pas dans un scénario catastrophe mais dans un huis-clos oppressant et mystique, à rapprocher d'un Dragon Head. Si certaines réponses ne tardent pas à poindre, et que la situation avance vite, on est à la fois confus et très intrigué par la finalité du phénomène. Certaines questions métaphysiques apparaissent, rappelant sur certains points le célèbre Akira de Katsuhiro Otomo. En sortie de volume, le lecteur aura surtout hâte de voir où le récit peut encore le mener... et les possibilités sont nombreuses !
Le trait d'Ishikawa semble parfaitement concorder avec l'ambiance de la série, en renforçant le côté sombre et légèrement malsain du titre. Si les visages peuvent paraitre déséquilibrés, notamment pour les personnages les plus âgés, cela renforce leurs bassesses morales et leur vécu. Il n'en reste pas moins que le résultat est assez inégal, le trait se voulant tantôt trop réaliste, tantôt trop léger. Si certaines scènes d'action ont du mal à être retranscrites, le style graphique gagne néanmoins en intérêt sur des passages bien plus angoissants. Au final, si le dessin n'est pas le point fort du titre, on s'en contente pleinement tant il s'accorde au propos. Du côté de l'édition, il n'y a pas grand-chose à redire si ce n'est un encrage parfois trop prononcé et gênant la lisibilité générale. Mais devant une série au sombre tant dans le fond que dans la forme, il était difficile de trouver un bon équilibre.
Au final, ce premier tome de Sprite nous remue les tripes en imposant rapidement et brutalement ses mystères, dans une séquence introductive très réussie et nous mettant directement au cœur de l'action. La série promet déjà de très grandes intrigues et des mystères complexes qu'il nous tarde déjà de comprendre. Cependant, le portrait très sombre des survivants peu enclins à l'entraide et la noirceur du titre pourraient repousser plus d'un lecteur. Toujours est-il que le titre pourrait trouver un écho particulier du fait de l'actualité, en nous faisant réfléchir sur les conséquences de telles catastrophes. Et vous, que feriez-vous ?
Je pense qu'elle peut faire le bonheur de certains ici présents (ceux à l'esprit le plus tordu


Fiche Technique :
- Auteur : Yugo Ishikawa
- VO : édité chez Shogakukan depuis 2009, 5 volumes (en cours)
- VF :édité chez Kazé Manga depuis mai 2011, 1 volume (en cours)
- Fiche de la série sur Manga-News
C'est avec ce synopsis rappelant, hélas, les tragiques évènements au Japon du 11 mars dernier, que nous découvrons Sprite, série de Yugo Ishakawa. Si l'éditeur Kazé a insisté sur le fait que l'auteur était un ancien assistant de Naoki Urasawa, c'est en cachant une carrière très prolifique, bien qu'encore méconnue en France. Du même âge que l'auteur de Monster, Ishikawa a débuté sa carrière en 1985 et raconte autant des histoires de tranche-de-vie, d'arts martiaux, de fantastique,... Ici, nous rentrons donc dans un univers entre la survie et l'horreur, sans oublier un aspect surnaturel particulièrement prononcé.
A peine avons-nous eu le temps de découvrir l'héroïne et son caractère altruiste que déjà, Tokyo bascule dans l'horreur. C'est donc dans l'adversité et la panique que nous apprendrons à découvrir les caractères, souvent peu glorieux, des protagonistes. Si Urasawa dépeint des portraits humanistes, Ishikawa présente avant tout le désespoir, l'égoïsme, l'agressivité, le regret d'une douleur irréparable... tant de facettes si négatives qui se mêlent si bien à l'ambiance très sombre de la série. On s'arrêtera plus particulièrement sur l'oncle de Yoshiko, sortant de dix ans de jeu en ligne et en proie à une certaine folie... ou lucidité, c'est au choix.
Après l'intense phase d'introduction cédant à la panique, il faudra rapidement se remettre de ses émotions, alors que surgissent les mystères autour de cette eau noire qui a envahie les lieux. Ce liquide dispose de propriétés terrifiantes, que certains découvriront en payant le prix cher. En constituant à la fois une mystérieuse menace et un rempart infranchissable, elle fait basculer le récit non pas dans un scénario catastrophe mais dans un huis-clos oppressant et mystique, à rapprocher d'un Dragon Head. Si certaines réponses ne tardent pas à poindre, et que la situation avance vite, on est à la fois confus et très intrigué par la finalité du phénomène. Certaines questions métaphysiques apparaissent, rappelant sur certains points le célèbre Akira de Katsuhiro Otomo. En sortie de volume, le lecteur aura surtout hâte de voir où le récit peut encore le mener... et les possibilités sont nombreuses !
Le trait d'Ishikawa semble parfaitement concorder avec l'ambiance de la série, en renforçant le côté sombre et légèrement malsain du titre. Si les visages peuvent paraitre déséquilibrés, notamment pour les personnages les plus âgés, cela renforce leurs bassesses morales et leur vécu. Il n'en reste pas moins que le résultat est assez inégal, le trait se voulant tantôt trop réaliste, tantôt trop léger. Si certaines scènes d'action ont du mal à être retranscrites, le style graphique gagne néanmoins en intérêt sur des passages bien plus angoissants. Au final, si le dessin n'est pas le point fort du titre, on s'en contente pleinement tant il s'accorde au propos. Du côté de l'édition, il n'y a pas grand-chose à redire si ce n'est un encrage parfois trop prononcé et gênant la lisibilité générale. Mais devant une série au sombre tant dans le fond que dans la forme, il était difficile de trouver un bon équilibre.
Au final, ce premier tome de Sprite nous remue les tripes en imposant rapidement et brutalement ses mystères, dans une séquence introductive très réussie et nous mettant directement au cœur de l'action. La série promet déjà de très grandes intrigues et des mystères complexes qu'il nous tarde déjà de comprendre. Cependant, le portrait très sombre des survivants peu enclins à l'entraide et la noirceur du titre pourraient repousser plus d'un lecteur. Toujours est-il que le titre pourrait trouver un écho particulier du fait de l'actualité, en nous faisant réfléchir sur les conséquences de telles catastrophes. Et vous, que feriez-vous ?