
COWBOY BEBOP
Réalisateur : Shinichirô WatanabeSynopsis
Studio : Sunrise
Genres : science-fiction, western
Nombre d'épisodes : 26
Diffusion : 3 avril 1998 au 23 avril 1999 au Japon - à partir de 2000 en France sur Canal +
Éditeur DVD : Dybex
2071. La Terre est devenue inhabitable et les humains ont colonisé l'espace. Nous suivons Spike et Jet, deux chasseurs de primes et leurs mésaventures à bord du vaisseau spatial Bebop. Rencontres inattendues et captures de scélérats sont au rendez-vous. Cependant, une ombre plane sur Spike : la mafia des Red Dragons... Quel lien a-t-il avec cette organisation ?
Personnages
Spoiler : :
Voilà un animé qui a une réputation légendaire. Certains disent que c’est ce que l’animation nippone fait de mieux. Il est vrai que cette série n’est pas avare en qualités.
Cowboy Bebop, c’est avant tout une ambiance. Les principales sources constitutives de l’univers de la série proviennent de la science-fiction – avec l’idée de colonisation de l’espace, de batailles spatiales dignes des plus grands space operas et des avancées technologiques ; et des westerns – chasse à la prime, gunfights, décors typiques de certaines planètes désertiques. Mais les références culturelles ne s’arrêtent pas là. En effet, en moindre mesure, l’organisation mafieuse des Red Dragons et les techniques d’arts martiaux de Spike (inspirées par Bruce Lee) évoquent aussi l’Asie. Malgré ces multitudes d’aspects culturels apparaissant à l’écran, jamais la série ne semble partir dans tous les sens. Au final, l’univers de Cowboy Bebop peut se définir comme étant l’étendue du champ d’action des Hommes à travers l’espace et les difficultés qui en découlent. Pour traverser l’univers, une entreprise de péage s’est installée partout dans l’espace, on peut commander des plats au restaurant directement sur la table avec une palette informatique, la chasse à la prime est plus ou moins administrée et dispose une émission télé dédiée, preuve que la profession est reconnue. Voilà comment apparait le futur dans la série. La vie des Hommes n’en est toutefois pas forcément meilleure malgré ces éléments pratiques, car les Hommes sont tellement présents partout dans l’espace, qu’il est impossible de tout policer. Résultat, la criminalité et les mafias percent partout, d’où l’utilité des chasseurs de prime. En ayant analysé tout ça, on s’aperçoit qu’on tient en face de nous un univers riche et cohérent.
La richesse de l’univers est en partie portée par l’OST, qui suit les styles cinématographiques et les époques sus-cités. Du jazz pour l’aspect mafia, de la country pour l’aspect western, ainsi que divers morceaux inclassables mais qui collent parfaitement à l’ambiance (à l’image de « Road of the West » pour les situations nostalgiques). On notera que quasiment tous les titres des épisodes font référence à la musique, que ce soit des genres (Heavy Metal Queen, Asteroid Blues), du jargon musical (Jupiter Jazz, Jamming with Edward), ou même des titres de morceaux (Bohemian Rhapsody, Hard Luck Woman, Wild Horses).
L’animé peut aussi se vanter d’avoir pour atout des personnages très charismatiques, à commencer par son héros : Spike. Une vraie gueule, un jeu d’acteur hollywoodien, malgré le fait qu’il ne soit pas très expansif, il dégage une sympathie, même si certains épisodes nous montrent un passé sombre. Son acolyte, Jet, est tout aussi intéressant. Sous ses airs de gorille barbu, chauve et balafré, ce n’est pas la brute de service mais la tête pensante de l’équipage du Bebop. Ces deux là ne prétendent pas avoir un sens de l’honneur inouïe (si l’un prend des risques inutiles, l’autre fait mine de n’en avoir rien à faire), et pourtant, ils en ont bien plus que ça, on le constate à chaque épisode. À ces deux personnages de base viendront s’ajouter au cours de la série le chien Ein (qui finalement ne servira pas beaucoup) ; Faye Valentine, une voleuse de charme qui fait comme Spike dans le jeu d’actrice à l’américaine ; et Edward, une gamine hacker exubérante. Toute une panoplie de personnages secondaires sympathiques et attachants apparaissent au fil des épisodes et contribuent à la richesse de cet univers. Il reste que le rival de Spike, Vicious, assez récurrent me parait sous-exploité malgré un fort charisme potentiel.
Si d’ailleurs Vicious est sous-exploité, c’est à cause du parti-pris des créateurs de la série de ne pas trop rentrer dans une intrigue longue. Ceci peut constituer un défaut pour certains. En effet, on peut compter une demi-douzaine d’épisodes qui évoqueront le passé des personnages, et donc qui aideront à saisir leur psychologie pour aboutir à un semblant de fil rouge d’intrigue. Sur vingt-six épisodes, ça fait peu. Cependant, on peut dire que ce parti-pris n’est pas forcément néfaste. Tous les autres épisodes permettent de construire cet univers riche évoqué plus haut, et si on assistait durant toute la série à la lutte des héros contre les Red Dragons, on perdrait tout cet univers et toute cette ambiance. Malgré tout, les deux derniers épisodes qui font partie de cette petite intrigue, sont tout simplement géniaux et concluent excellemment la série.
La réalisation est quant à elle de très bonne facture pour le genre. Les décors, les engins et les personnages ont tous un design très réussi. Les scènes d’action sont très bien animées. On peut juste regretter que comme pour beaucoup d’animés, les scènes de discussions présentent énormément de plans fixes.
En conclusion, il s’agit d’un animé culte, très passionnant pour peu qu’on se laisse embarquer dans cette ambiance.
Visuels
Opening :
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Ending :
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Une scène représentative de la série dans l'épisode 1 : Spike qui piège le dealer Asimov et sa femme en se faisant passer pour un client. Vous y verrez la qualité de l'animation dans les scènes de combat, l'aspect sci-fi et western, des mafieux et la présence de Spike (ne faites pas attention au très mauvais doublage anglais).
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